Sociologie des genres de vie
O1, 1991, Sociologie des genres de vie ; morphologie culturelle et dynamique des positions sociales, P.U.F. (coll. Le Sociologue), 283 p.
L’ouvrage examine les modèles et les conditions d’analyse des pratiques et donne les résultats de plusieurs enquêtes empiriques montrant l’existence de genres de vie – pour la cohérence desquels le niveau de capacité d’action intervient – au sein d’une même classe sociale. Etudier la vie quotidienne suppose d’interpréter le sens des usages qui la constituent. Pour cela, il est nécessaire de recourir, d’une part, aux facteurs impersonnels (attributs du système ou de la structure que l’acteur absorbe) et personnels (attributs du sujet), d’autre part, aux causes (variables objectives) et aux raisons (variables subjectives) de l’action. Ces deux exigences croisées rendent complémentairement nécessaires l’explication et la compréhension. Les quatre horizons de l’explication compréhensive sont nommés symboles, dispositions, milieux et statuts. Une vision de la vie quotidienne, qui ne soit pas division, exige une approche socioanthropologique et suppose tant de ne pas évacuer les aspects matériels, par fétichisme de la compréhension, que de ne pas éluder les aspects symboliques, par fétichisme de l’explication. Cette étude suppose aussi de trouver des niveaux intermédiaires de mise en système des attributs entre, d’un côté, le regard centré sur l’usage (modes de vie) et, de l’autre, le regard centré sur l’individu (style de vie) : les genres et formes de vie.
Pour ce qui concerne la mesure des usages de la vie quotidienne, les trois préalables à la commensurabilité des attributs et les principaux critères de désagrégation sont : la position de classe, le statut familial-vital et la morphologie du cadre de vie. Ces trois facteurs sont, empiriquement, les plus fondamentaux pour l’explication des usages, mais ils sont aussi partiellement interdépendants, ce qui leur confère une instabilité interne structurelle...